Choisir l’école à la maison requiert de la part du parent enseignant une haute dose d’investissement. La première chose qui m’apparaît essentielle en enseignant à mes enfants, est d’être là ! Cela peut sembler de l’ordre de l’évidence, mais enseigner demande toute notre attention. On ne peut pas compter sur l’autonomie de nos enfants pour se gérer. Peu importe le degré de maturité et d’autonomie de notre enfant, il a besoin de notre présence. Juste être là, présent dans la pièce… Je remarque que chaque fois que je quitte la « classe » pour aller à la cuisine pour réchauffer le repas, par exemple, je dois vraiment le faire brièvement, car au bout de quelques minutes, j’entends mes filles qui commencent à chuchoter. Si je prolonge, elles abandonnent le travail et s’amusent. C’est humain! Quand le chat n’est pas là, les souris dansent!
Enseigner demande d’accompagner l’enfant dans son raisonnement. Dans les cours par correspondance que j’ai utilisés, une phrase m’est restée:
« Ne jamais laisser seul l’enfant dans son raisonnement. » Ainsi, même si l’enfant a reçu la théorie, même s’il a pratiqué, on continue d’accompagner son raisonnement quand il se retrouve en situation d’exercice. Dans une dictée, je les aide à se poser les bonnes questions. Avons-nous vu l’accord des adjectifs, des verbes? Je pose les questions que mon enfant doit mettre en place dans sa tête comme un réflexe: « Qui est beau? Qui se promène ? » Ainsi, mon enfant développe le raisonnement qu’il doit acquérir. J’ai constaté qu’il était insuffisant de demander à un enfant d’être vigilant et de bien se relire. Il a besoin de savoir comment se questionner, comment se relire…
Il faut corriger aussitôt les exercices, surtout quand les notions viennent d’être transmises. On tarde parfois avant de corriger. Mais à quoi sert de remplir des pages, si on ne vérifie pas la justesse des résultats? C’est là, en mathématiques notamment, que peuvent se créer des nœuds d’incompréhension. L’enfant a l’air de comprendre sur le coup. Mais en s’exerçant, on constate qu’il n’a pas bien compris. Un exemple? Ma fille de 6e qui avait bien compris comment transformer 6/10 en nombre décimal, et qui savait bien positionner les unités d’un nombre entier a fait vendredi une erreur « grossière » en essayant de résoudre « 7 + 5/10 ». Elle résolvait ainsi: « 7/10 + 5/10 = 12/10 = 1,2 « . Il a fallu trouver une façon de lui faire comprendre. J’ai sorti son tableau-des-décimaux-6e 2 et lui ai fait placer le « 7 ». Puis, je lui ai fait placé le « 5/10 ». Elle les a placés dans les bonnes colonnes. Elle a ensuite additionné le tout en colonne, et a constaté qu’elle arrivait au résultat « 7,5 » et non « 1,2 ». Elle a réalisé qu’il s’agissait de « 70/10 » et non « 7/10 ». Énorme différence! Je lui ai fait alors pratiqué plusieurs fois de petites additions ainsi… Et lundi, je reprendrai encore pour m’assurer qu’il n’y a plus de confusion… On parlait autrefois de répétiteur. On disait qu’enseigner, c’est répéter. Les enfants d’aujourd’hui ont aussi besoin de se faire répéter les notions…
Nous guidons nos enfants. Nous devons donc être devant eux pour frayer un chemin. Notre rôle est de les mener vers les lumières du savoir… Et pour cela, nous devons nous équiper pour l’expédition, afin de vraiment les amener vers une mise en place solide des connaissances.
